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UN FILM D'ANIMATION ALLIANT COMÉDIE ET SINGULARITÉ

2 février 2022

Mélangeant en vrac plusieurs techniques, Anne-Laure Daffis et Léo Marchand signent avec Les voisins de mes voisins sont mes voisins, un premier long métrage enthousiasmant.

Un magicien qui perd les jambes de son assistante lors d’un tour de magie, les dents d’un ogre mangeur d’enfants qui tombent alors que la “Saint-Festin” se prépare, un alpiniste coincé dans un ascenseur, un vieil homme amoureux d’une simple paire de jambes, c’est dans cet univers déjanté au ton humoristique que de petites histoires s’entremêlent. Petits et grands peuvent trouver leur bonheur dans ce film d’animation où la bonne humeur est au rendez-vous.


La particularité de ce dessin animé réside dans le mélange des styles : personnages dessinés au crayon à papier, fusain, 3D, papier découpé, présence de broderie en guise de décor, tickets de bus ou feuille à carreaux, images de reportages et archives télé, photos de catalogues d'ameublement, vidéo filmée à la “GoPro”.

Situé entre Le roi et l’oiseau (Paul Grimault) et les Triplettes de Belleville (Sylvain Chomet), avec en sus un univers fantasmagorique proche de L’écume des jours (Michel Gondry), c’est une véritable pépite haute en couleurs qui voit le jour. Ainsi, Les voisins de mes voisins sont mes voisins plonge directement le spectateur dans une ambiance décalée. « Ne pas rire du malheur des autres », cette phrase est prise à contre pied puisque chaque mésaventure des personnages est tournée en ridicule tout en conservant leur caractère attachant.


Au-delà de son humour, ce film offre une large palette de références culturelles, historiques et sociales. Un chien parlant prénommé Picasso, le décès tragique de la princesse Diana, une allusion au cinéaste Jacques Demy et une référence à la célèbre réplique de Belmondo dans À bout de souffle de Godard : « Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville, allez vous faire foutre ! ». Anne-Laure Daffis et Léo Marchand ont créé des personnages auxquels le spectateur peut s’identifier métaphoriquement et littéralement puisque ces derniers brisent à plusieurs reprises le quatrième mur, cette limite qui empêche le spectateur d’être un personnage du film.


Avec son entremêlement de petites histoires, les musiques enjouées, les voix singulières des personnages où l’on retrouve notamment Arielle Dombasle, François Morel, Olivier Saladin et Valérie Mairesse, ce chef d'œuvre animé brille par sa richesse formelle. Nul besoin de saisir toutes les allusions pour y trouver son compte. De quoi séduire aussi les enfants. Une précision tout de même. Parents allergiques aux gros mots : s’abstenir !


Margot Bonnéry

Les voisins de mes voisins sont mes voisins d’Anne-Laure Daffis et Léo Marchand, 1h30, France

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©2022 par Margot Bonnéry

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