

MOTEUR ET… COUPEZ !
9 juin 2022
Un tournage de film de zombies qui ne se passe pas comme prévu, une équipe technique à cran, des acteurs exaspérants, un réalisateur dépassé par les évènements. Dans cette mise en abyme déjantée, Michel Hazanavicius réalise un remake étonnant et comique.
En ouverture du festival de Cannes 2022, Coupez ! a fait sensation et a été applaudi pendant de longues minutes. Hazanavicius nous confronte à un capharnaüm visuel qui reprend avec brio le film original Ne coupez pas de Shinichiro Ueda. Ce faux film de zombies enlace les contours d’une vraie comédie.
A la différence de la version originale japonaise qui appuyait sur la difficulté rencontrée par les personnages dans la réalisation de leur film, Coupez ! préfère insister sur la limite entre la réalité et la fiction pour tenir en haleine le spectateur du début jusqu’à la fin. Devançant les possibles critiques à son égard, Hazanavicius joue aussi avec une idée de remake dans le remake et réinterroge ainsi les notions de copie et de pastiche.
A la manière de la comédie La cité de la peur par Alain Berberian, nous avons dans un premier temps affaire à un faux film au sein du vrai film. Coupez ! commence de manière assez étrange ce qui peut nous faire douter de sa réelle volonté comique : plan séquence d’une trentaine de minutes diffusé en direct, caméra à l’épaule, travellings saccadés, zooms avants irréguliers, couleurs saturées, détails étranges, acteurs connaissant à peine leur texte, maquillage et costumes bâclés, etc. A première vue on a l’impression d’avoir affaire à un film de série Z raté.
Passé ce faux navet, le spectateur comprend l’envers du décor, le cheminement qui a mené à réaliser ce film dans le film, les complications d’un tournage.
A voir absolument !
Margot Bonnéry
Coupez ! de Michel Hazanavicius, 111 minutes, France
